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Tu as peut-être déjà eu le sentiment d’être envahi par le stress le jour J ?
Ça peut être une boule au ventre, ou une petite voix dans ta tête, parfois même un petit rien qui t’empêche de préparer de manière optimale ton épreuve.
Ce stress qui t’empêche d’être à 100% le jour J, on en a déjà parlé avec Nicolas Elzéard, préparateur mental à la fin de cet article.
Aujourd’hui, je te partage le retour de nageurs de haut niveau, qu’on a été rencontré à Montpellier, pour partager :
- leurs routines,
- leurs habitudes dans la préparation
- et comprendre comment ces habitués des compétitions gèrent le stress avant une épreuve.
Si tu te demandes comment se passe la gestion du stress chez les sportifs de haut niveau, tu es au bon endroit !
La gestion du stress la veille de la course ?
La préparation d’une compétition, ça peut commencer déjà plusieurs jours avant le jour J, parce que pour certains, le stress il se manifeste déjà à ce moment-là. Nous avons posé la question à Marc-Antoine Olivier, champion du monde d’eau libre et médaillé aux Jeux Olympiques de Rio. Voici son parcours sportif.
Aujourd’hui, il nous partage quelques-unes de ses astuces pour sa préparation quelques jours avant la compétition. Et notamment, la veille de la course.
Thomas : Comment est-ce que toi, tu te prépares pour tes épreuves en eau libre ? En amont, pas forcément qu’à l’entraînement, mais aussi mentalement, psychologiquement, avant de l’aborder.
Marc-Antoine : Eh bien, déjà trois jours avant, il y a une prise de produits énergétiques, parce qu’il faut vraiment remplir ses réserves énergétiques, parce que un dix bornes, ce n’est pas comme un 100m, il faut vraiment avoir les batteries pleines.
Après, la veille de la course, c’est bien de visualiser le plan et les tactiques de course qu’on peut avoir. Toujours avoir plusieurs plans, parce qu’en eau libre, ça se passe rarement comme on l’avait prévu. C’est vraiment les deux points les plus importants.
Thomas : Oui, il y a pas mal d’incertitudes, donc t’essayes d’envisager un peu tous les scénarios possibles.
Marc-Antoine : Oui, parce que si le plan qu’on avait mis, au départ, en place, c’est celui qui se passe pendant la course, souvent on la gagne. Mais, c’est ça que j’aime bien aussi en eau libre, parce qu’il y a tout le temps une remise en question et je pense que si t’as pas un autre plan déjà la veille de ta course en tête, c’est difficile de trouver la solution. Bon même, s’il y a toujours une solution à tout, mais c’est difficile d’avoir la réponse instantanée en course.
Thomas : Ok, donc tu as besoin d’être bien adaptable à chaque fois.
Marc-Antoine : Oui voilà c’est ça ! Ça défini bien l’eau libre, c’est l’adaptation !
Prévoir différentes stratégies pour mieux gérer son stress en triathlon
Comme tu as pu l’entendre dans cette vidéo Marc-Antoine a l’habitude de préparer et de revoir ses différentes stratégies la veille de la course. Ça lui permet de se concentrer et de se mettre dans sa course, pour passer une bonne nuit et d’éviter d’être stressé à ce niveau-là.
Il y a aussi un deuxième point qui est important, c’est justement de préparer les stratégies de course, surtout lorsque tu fais de l’eau libre. Car c’est un milieu qui est très incertain, où tu as besoin d’être adaptable. Et savoir que tu as plusieurs stratégies, plusieurs cordes à ton arc qui vont te permettre de répondre le jour-J, justement ça te permet aussi d’avoir ce côté rassurant et de diminuer l’impact du stress.
Gestion du stress le jour-J ?
Le jour de l’épreuve, c’est généralement là que le stress peut être le plus important, dans les minutes et les heures qui s’écoulent avant le début de la course. Et justement, j’ai été poser la question à Lara Grangeon, qui a participé, comme Marc-Antoine, aux Jeux Olympiques de Rio. Elle nous partage ses routines et ses habitudes qui lui permettent de gérer le stress et de le faire redescendre pour être plus confortable et surtout pour être plus performante au moment de l’épreuve.
Thomas : Alors toutes les deux (Lara Grangeon et Eva Bonnet), vous êtes nageuses depuis un bon moment, vous avez fait beaucoup de compètes. Un truc qui nous intéresserait de savoir, c’est comment vous gérez le stress avant la compétition pour la préparer ? Comment se passe la gestion du stress pour toutes les deux, vos approches différentes peut-être. On aimerait bien avoir des informations là-dessus. Tu veux commencer (Lara) ?
Lara : Alors moi, j’ai tendance à être très stressée ! Du coup, j’ai vraiment une routine qui est mise en place, je vais m’échauffer pour que la fin de mon échauffement, elle est à peu près à 50 minutes avant ma course. Ensuite, je vais mettre ma combinaison à 40 minutes et à 20 minutes avant la course, je suis à la chambre d’appel ! Enfin, j’ai ma bouteille d’eau, j’ai mon petit sac à dos, deux bonnets, deux paires de lunettes. Voilà enfin, j’ai vraiment une routine qui est mise en place.
Thomas : Ok, et s’il y a un petit pépin, un accrochage dans ta routine, si au lieu de 50 minutes, tu ne sors de l’eau que 45 minutes avant ? Ça se passe quand même bien ? Tu arrives à gérer ?
Lara : Ça me déstabilise un petit peu. Mais après j’essaye de m’y tenir et généralement, je prévois un peu de temps pour justement, être bien dedans.
Thomas : Ok, et tu prévois tout en double, au cas où il y a une casse ? Quelque chose qui pète ?
Lara : Oui, voilà ! A mes premiers championnats de France, il y avait mon bonnet qui avait cassé et je n’avais pas d’autre bonnet, sauf que je venais de Nouvelle Calédonie, donc à 20 000 kilomètres. Donc maintenant, j’ai toujours deux bonnets et deux paires de lunettes.
Thomas : Ok ça marche et ça fait longtemps que tu as mis ça en place ?
Lara : Ça fait bien 5 ans, oui.
Thomas : D’accord. Cette routine tu l’as construit au fur et à mesure, tu as travaillé avec quelqu’un pour le faire, ou bien tu l’as fait un peu tout seule de ton côté ?
Lara : Un peu toute seule, ça s’est fait au fur et à mesure en fait, il y a des petits éléments qui sont venus se…
Thomas : Se greffer à chaque fois pour améliorer.
Lara : Voilà, c’est ça.
routine = Gestion du stress en natation
Comme tu as pu l’entendre, Lara nous a partagé sa routine. Pour elle, c’est quelque chose de millimétré, dans l’heure qui précède sa course, elle a besoin de mettre en place chaque action, elle sait ce qu’elle doit faire, ça lui permet de ne pas penser à sa course, d’être moins stressée et donc, d’être plus performante au moment où elle va se lancer dans sa course. Elle est dans le contrôle et la gestion du stress à 100%
La gestion du Stress façon Lara, c’est quelque chose sur lequel tu peux t’appuyer et t’inspirer pour construire ta propre routine. Surtout si toi aussi, tu es quelqu’un de nature stressée, particulièrement dans l’heure, ou les heures, qui précèdent ta course.
Est-ce que tu stresses avant une compétition ?
Donc si tu es stressé avant une compétition, je te rassure, c’est tout à fait normal !
Pour Lara et Marc-Antoine la gestion du stress est de plus en plus facile, de par leurs expériences, ils ont pu mettre des choses en place, pour parvenir à maîtriser leur niveau de stress.
Mais même aux nageurs de haut niveau, il leur arrive, comme à tout le monde, d’avoir des difficultés pour gérer et d’être impactés par leur stress, durant les jours qui précèdent ou le jour-J de l’épreuve. Et cette fois, c’est Eva Bonnet qui va nous partager son expérience.
Thomas : Et toi (Eva Bonnet), comment se passe la gestion de ton stress? Est-ce que tu es aussi stressée ?
Eva : Bah moi, je suis beaucoup plus jeune donc, je n’ai pas beaucoup d’expérience en compétition… Mais le stress se fait déjà ressentir une semaine avant la compétition à l’entraînement. Avec Philippe (Lucas), on a du mal à gérer ça, mais ce qui me fait beaucoup de bien, c’est de parler avec lui avant ma course. Franchement, ça m’aide énormément, parce qu’il a les bons mots pour nous soutenir, pour qu’on soit forts dans notre tête donc, c’est vraiment bien.
Thomas : Ok et ça se passe comment généralement quand tu dis que tu es stressée une semaine avant, c’est quoi ? Tu as mal au ventre ? Tu dors mal ?
Eva : Non, mais on sent que ma nage, elle est beaucoup plus crispée et je ne suis pas facile à gérer, parce que je suis de mauvaise humeur donc voilà…
Thomas : D’accord, donc la crispation à l’entraînement et finalement le jour de la compète, ça se passe mieux ?
Eva : Ça se passe mieux, parce que, dès que je plonge dans le bassin, je sens tout qui se libère et franchement c’est bien.
Thomas : Ok, et tu penses que tu en as besoin justement de ce stress, une semaine avant, que ça te fait du bien, pour te focaliser dessus ?
Eva : Il faudrait que j’arrive à mieux le contrôler, parce que ce n’est pas normal que je ne nage pas très bien à l’entraînement une semaine avant, il faudrait que je sois beaucoup moins stressée. Donc, il faut que j’apprenne à le canaliser.
Thomas : Oui, parce que du coup, ce n’est pas très rassurant j’imagine, une semaine avant, de voir tes temps qui ne sont pas au rendez-vous ?
Eva : C’est ça, tout à fait !
On n’a pas tous un Philippe Lucas derrière-nous
Eva, qui a participé à des compétitions internationales, elle a la chance d’avoir Philippe Lucas pour l’aider à gérer son stress, mais bon, on n’a pas tous la chance, justement d’avoir un Philippe Lucas derrière nous, pour gérer notre stress. C’est pourquoi, si ton stress t’handicape et que tu veux apprendre à le gérer au mieux pour être performant le jour-J, tu peux utiliser des outils de préparation mentale spécifiques à la gestion du stress.
Si tu souhaites être accompagné par les Coachs 2.0, tu peux réserver un entretien ici. Cela nous permettra de faire le point sur tes objectifs et tes séances actuelles. Et si tu remplis les critères pour devenir un Nageur 2.0 alors on te proposera de t’accompagner.
Coach de natation diplômé d’Etat, je suis spécialiste de l’apprentissage du crawl chez l’adulte. J’aime particulièrement utiliser la vidéo pour montrer ou analyser la technique en crawl chez les triathlètes que j’accompagne grâce à la méthode Crawl 2.0 dans 15 pays à travers le monde.